Chronique lecture, Non classé

La villa aux étoffes – Anne Jacobs

Je ne pouvais pas reprendre mon blog en vous parlant d’autre chose que de la saga de La villa aux étoffes. C’est en voyant une story de ma copine Tatiana que j’ai eu envie de tenter, car elle faisait la comparaison avec la série anglaise Downtown Abbey dont je me suis délectée en 2023.

Nombreuses ont été les personnes qui m’ont dit, au démarrage de ma lecture « je ne suis pas sûre que tu aimeras, c’est vraiment pas pour toi ! » mais en bonne têtue qui, quand elle a quelque chose dans la tête, ne l’a pas ailleurs…. J j’ai tenté et… Aucun regret !

Je ne vais pas rédiger une chronique par roman car je les ai commencés milieu 2024 et je ne serai pas capable de restituer une chronique complètement si longtemps après, mais plutôt un article global au sujet de la saga.

La villa aux étoffes comporte six titres :

  • La villa aux étoffes
  • Les filles de la villa aux étoffes
  • l’héritage de la villa aux étoffes
  • Retour à la villa aux étoffes
  • Tempête sur la villa aux étoffes
  • Les adieux à la villa aux étoffes

Pourquoi j’ai aimé la saga de La villa aux étoffes

Nous suivons l’histoire de la famille Melzer, une famille aristocrate allemande qui a bâti sa fortune grâce à l’usine de textile qu’elle a fondée et qui emploie de très nombreux salariés. Véritable poumon économique de la région d’Augsbourg, l’usine tourne à plein régime, fournit en textile haut de gamme le monde entier et permet à la famille de vivre confortablement dans l’immense maison où plusieurs générations se côtoient. La famille est connue, respectée, admirée. Les filles de la famille sont courtisées, passent beaucoup de temps dans les badineries et les mondanités tandis que les affaires familiales sont gérées d’une main de maître par le patriarche, puis par son fils après son décès.   

L’intrigue se déroule entre les années 1910 et l’après Seconde Guerre Mondiale et nous suivrons tout au long des tomes l’évolution des membres de la famille ainsi que celle des domestiques car l’auteure alternera longs chapitres consacrés à la famille et longs passages axés plutôt sur la vie et l’évolution personnelle et professionnelle des domestiques. En effet, bien que le récit fasse la part belle aux intrigues qui gravitent autour de la famille, elle n’est pas en reste au niveau de celle des domestiques qui, loin d’être relégués au second plan narratif, prennent une part active au récit. Les fans de Downtown Abbey seront ravis !  Il y a beaucoup de respect entre les maîtres et leurs employés, des moments émouvants également où la solidarité prime malgré le fossé de classe qui les sépare. Ils traverseront ensemble leurs joies et leurs peines, les mariages, les naissances, mais également les deuils, la guerre qui emportera de nombreux personnages…

L’énorme point fort de cette saga est la capacité de l’auteure à créer des personnages qui prennent vie, avec des caractères différents qui font d’eux des personnes singulières. On se perd un peu dans le premier tome car il sert à poser les bases de l’intrigue et les personnages sont très nombreux, tant du côté de la famille Melzer que de leurs domestiques.

Les sagas familiales sont fascinantes car leurs intrigues traversent les années, voire les décennies, et elles se font le témoin des évolutions de la société dans laquelle les personnages évoluent. Ainsi, dans la saga de La villa aux étoffes, l’usine devra faire face aux changements de consommation des clients qui se retrouvent parfois sans le sou en raison de la grande dépression ; elle devra également faire face aux revendications salariales des ouvriers une fois la guerre terminée et les ouvriers veulent à leur tour leur part du gâteau après avoir payé un lourd tribut dans les tranchées. Le monde évolue, le socialisme prendra de plus en plus de place dans la société allemande et la famille se retrouvera tiraillée entre le besoin de se renouveler, de s’adapter et de trouver sa place dans une époque où les choses changent vite, tout en ayant les plus grandes difficultés à comprendre que les classes, telles qu’elles existaient jusqu’à lors, tendent non pas à disparaître, mais à cohabiter dans une société plus égalitaire.

Plusieurs tomes de La villa aux étoffes nous font vivre la vie des allemands durant la période de nazisme, avant et pendant la seconde guerre mondiale. Alors qu’on est plutôt habitués à lire des romans qui se déroulent dans les pays occupés par les allemands, ici nous sommes du côté du peuple qui subit la folie d’un monstre, de son système, et qui devra composer avec leur pays en guerre. Personne ne sera épargné, pas même la famille Melzer dont certains membres ont des origines juives, les obligeant à fuir Outre-Atlantique en laissant tout derrière eux pour sauver leur peau.

Le mot de la fin

On m’avait présenté la saga de La villa aux étoffes comme une « romance historique ». Je ne suis pas d’accord avec le terme de romance. Alors bien entendu, des couples se font et se défont, bien entendu qu’il y a des histoires de coucheries, de tromperies et des histoires d’amour mais on est loin de la romance gnangnan qui aurait fini invariablement par me gaver. Bien que je ne veuille plus entendre parler de polars ou de thrillers dans l’immédiat, je ne suis pas encore prête à lire des romances et si les passages romantiques avaient été trop nombreux, aucun doute que j’aurais arrêté la série et que je ne serais pas allée au bout ! Alors, saga historique oui, romance historique non ! Ça semble futile de mettre autant l’accent dessus et pourtant c’est important pour moi car vous êtes nombreux à halluciner

Je n’aurais jamais cru lire ça un jour, et encore moins aimer. Jamais. J’ai trouvé, grâce à cette saga, le nouvel élan dont j’avais besoin dans ma vie de lectrice même si j’avais déjà eu l’occasion de lire quelques autres ouvrages de littérature les mois précédents ceux-là.

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