Chronique lecture, Littérature japonaise

Le merveilleux restaurant des souvenirs – Yuta Takahashi

Après un premier essai fructueux en littérature japonaise, on ne m’arrête plus, j’en ai directement entamé un second, sur ma liseuse cette fois car je l’ai commencé en pleine nuit alors que Morphée avait semble-t-il autre chose à faire que de venir me chercher…

J’ai lu ce roman très rapidement car il est vraiment court, j’ai effectivement enchaîné de nombreux pavés ces derniers temps et je dois dire que ça me fait vraiment du bien de lire des romans de moins de 400 pages en ce moment.

Je vous parle aujourd’hui du roman Le merveilleux restaurant des souvenirs, de Yuta Takahashi, aux éditions Kibun.

L’histoire (4ème de couverture)

Au menu du jour : vos souvenirs les plus émouvants…

Dans la baie de Tokyo, au bout d’un chemin de coquillages, se dresse le restaurant Chibineko. On dit qu’ici, les plats sont des passerelles vers les âmes disparues. Guidée par la promesse d’un dernier instant avec son frère décédé, Kotoko pousse la porte de ce mystérieux restaurant. À l’intérieur, elle est accueillie par Chibi, le chaton tacheté qui veille sur les lieux. Sans même attendre sa commande, Kai, le jeune chef, lui sert un repas qui évoque son enfance – poisson mijoté, riz, soupe miso. Dès la première bouchée, la magie opère, transportant Kotoko vers un passé qu’elle croyait perdu à jamais.

Aussi réconfortant qu’un bon plat chaud, ce roman nous rappelle l’importance de savourer chaque instant de la vie.

Un roman émouvant

Réconfortant n’est pas vraiment l’adjectif avec lequel je qualifierai ce roman. J’ai pleuré, mais alors j’ai pleuré un torrent de larmes durant ma lecture…

Qui n’a pas déjà rêvé de pouvoir parler une dernière fois avec un de ses proches disparus, pour lui faire ses adieux ou tout simplement pour échanger quelques mots d’amour avec lui ?

Le thème du roman est posé avec ces quelques lignes, vous rencontrerez plusieurs personnages qui, en plein deuil, poussent la porte de ce drôle de restaurant afin de partager un dernier repas avec un proche. Le thème du deuil me touche énormément parce que j’ai à vivre avec le deuil de plusieurs proches qui sont partis, ou ont fait le choix de sortir de ma vie sans que je ne puisse rien faire pour les garder auprès de moi, et cette douleur est encore assez récente pour que cette lecture ravive la douleur de blessures à l’âme pas encore cicatrisées…

J’ai toujours eu tendance à fuir tout ce qui attrait au deuil ou à la perte d’un proche parce que cela réveille en mois des émotions trop vives, et je ne sais pas pourquoi j’ai décidé de pousser la porte du restaurant des souvenirs mais je me dis que tout arrive dans la vie pour une raison bien précise. Et si je l’ai choisi au hasard d’une nuit blanche, c’est que ça devait être ainsi et que finalement derrière les larmes et les émotions qu’il a réveillé en moi, ce roman m’a finalement fait du bien car il est plein d’espoir et de résilience.

Il est question ici d’amour, de regrets, de mémoire. Il y a une certaine pudeur dans l’écriture de l’auteure, sans doute due à sa nationalité. On n’exprime pas ses émotions et sa douleur au Japon comme on l’exprimerait dans un pays européen.

Je n’ai eu aucun mal à imaginer l’ambiance feutrée de ce minuscule restaurant familial, avec une table ronde nichée au creux de voilages qui laissent délicatement passer la lumière du jour. Ici, les plats réveillent des souvenirs, des saveurs oubliées de notre vie avec celui qui n’est plus là. Je sais faire des plenze (galettes de pommes de terre) parce que mes grands-parents polonais m’ont appris à les faire lorsque j’étais enfant, mais ils n’auront jamais la même saveur que quand nous les faisions et les mangions ensemble au coin du feu. Je donnerais tout aujourd’hui pour partager ce plat réconfortant, l’espace de quelques minutes avec eux. J’aurais tant de choses à leur dire, si seulement j’avais l’occasion d’échanger avec eux une dernière fois…

A la frontière du conte et du roman, Le merveilleux restaurant des souvenirs est un ouvrage court, à peine 125 pages numériques. Les plus cartésiens d’entre vous n’auront sans doute pas envie de l’ouvrir. Je racontais à mon Viking ma lecture, lui qui est si terre à terre m’a simplement dit « mais n’importe quoi, c’est impossible ! »  Je ne le juge pas car moi-même j’aurais été incapable de lire ce genre de romans il y a encore un an de ça… Mais aujourd’hui je ne cherche plus à ce qu’une lecture soit la plus réaliste possible. Je cherche désormais des romans qui éveillent des choses en moi, qui me font du bien.

Le mot de la fin

Même si je ne suis pas certaine que c’était le bon moment de ma vie pour le découvrir, Le merveilleux restaurant des souvenirs n’en reste pas moins une jolie lecture empreinte de poésie et d’humanité.

Je vais cependant attendre un peu pour découvrir d’autres romans du genre… Je lis pour me divertir et pas pour me faire du mal et pour l’instant, je pencherais plutôt vers des romans plus légers comme ceux de Jenny Colgan… J’ai acheté il y a quelques jours Le café des souvenirs, je vais un peu attendre avant de l’ouvrir 🙂

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