Chronique lecture, Littérature américaine

Les orphelins de Kersey – Leila Meacham

Si vous me suivez régulièrement ici ou sur Instagram, vous avez peut-être vu il y a quelques jours ma chronique sur mon premier roman de Leila Meacham, Les roses de Somerset. Et si vous me connaissez un peu via les réseaux, vous savez que si j’enchaîne un ou plusieurs romans du/de la même auteur(e), c’est que je me suis prise d’une certaine passion pour lui/elle.

Ce livre, je l’ai lu presque d’une traite en un week-end. Il fait partie de ces romans qui savent m’accrocher dès le début et qui laissent une forte empreinte en moi une fois terminés.

Je vous parle aujourd’hui du roman Les orphelins de Kersey, de Leila Meacham, publié chez Charleston.

L’histoire (4ème de couverture)

1979. Catherine Ann est encore une petite fille lorsqu’elle perd ses parents dans un accident de voiture en Californie. Recueillie par sa grand-mère dans la petite ville de Kersey, au Texas, elle fait la connaissance de deux garçons, John et Trey, orphelins eux aussi, qui la prennent sous leur aile. Ils forment un trio remarquable, elle la plus belle fille de la région, eux des champions de football américain adulés de tous. Rien ne semble pouvoir briser leur amitié, et ils nourrissent même le projet de partir ensemble à l’université. Mais à la veille d’un match, une mauvaise blague vire à la tragédie. Le trio se déchire et les trois inséparables doivent apprendre à vivre chacun de leur côté.

Lorsqu’ils se retrouvent trente ans plus tard, les souvenirs resurgissent. Est-il encore temps de réparer le passé ?

Un coup de cœur !

Direction la petite bourgade de Kersey dans le Texas. Le roman débute dans les années 40, nous faisons la connaissance d’un petit groupe de trois copains, deux garçons et une fille, qui vont traverser leur enfance cabossée, leur adolescence et vie de jeune adulte ensemble. Orphelins ou abandonnés par des parents qui n’auraient jamais dû le devenir, ce petit noyau particulièrement soudé va pourtant imploser à l’âge adulte suite à un drame et une succession de mauvaises décisions qui vont en découler plus ou moins directement. Nous les suivrons alors individuellement dans leur chemin de vie, jusqu’à ce que le passé les rattrape et anéantisse tout ce qu’ils étaient et avaient bâti.

L’auteure a le don de poser une ambiance en quelques pages seulement, de donner du corps à ses personnages et à l’environnement dans lequel ils évoluent. Elle sait créer un microcosme et un univers dans lequel le lecteur plongera et se sentira totalement immergé. C’est une des choses que je préfère dans la lecture, lorsqu’un auteur arrive à me faire oublier « ma vraie vie » dès que j’ouvre son bouquin. Il n’y a pas de meilleure sensation alors que de se lever tôt, de se faire couler un café et de se poser deux heures chez toi, avalant frénétiquement les pages les unes à la suite des autres sans jamais ressentir l’envie ni le besoin de faire une pause.

Des personnages profondément humains

Chaque personnage tient une place importante dans le récit. Leila Meacham a à cœur d’accorder la place nécessaire à chacun : elle déroule ainsi leur passé, leurs joies mais également et surtout leurs blessures d’enfant et d’adulte. Aucun n’est parfait, mais tous ont en eux une immense part d’humanité y compris ceux qui n’en ont pas forcément l’air et qui se comportent par moment comme de parfaits connards. Tous sont décrits avec justesse, sans jamais tomber dans la surenchère et sans que l’on ait l’impression de quelque chose d’artificiel. Ils pourraient être vous, ils pourraient être moi, avec leurs forces et leurs fragilités.

Au-delà du fait que l’intrigue est captivante, il y a quelque chose de profondément humain dans ce roman. Le poids de la nostalgie est particulièrement présent, c’est un thème qui trouve une certaine résonance en moi et qui me parle malheureusement beaucoup. Il y a bien sûr un peu de romance par moment mais croyez-moi on est très loin du roman mièvre ! J’ai ressenti une certaine mélancolie durant ma lecture, moi qui ai besoin de belles choses positives en ce moment, certains passages m’ont rendu infiniment triste. L’auteure excellent dans l’art de montrer comment les traumatismes de l’enfance marquent de manière indélébile une vie, les relations avec ses proches, qu’ils soient de simples amis ou fassent partie de la famille. Le poids du secret et des non-dits gangrènent les relations, elles anéantissent des destins et brisent des vies.

Ce roman n’est pas une simple histoire dont vous aurez tout oublié quelques jours plus tard. Il est aussi et surtout un roman aux multiples couches qui aborde des thématiques aussi profondes que le destin, le pardon, nos racines…

Le mot de la fin

J’ai tourné la dernière page de ce roman presque avec regret, le cœur rempli d’émotions et avec un certain sentiment de vide à l’idée de quitter les trois personnages auxquels je me suis tant attachée. Ce livre va m’habiter encore longtemps, assurément ! Les orphelins de Kersey est le genre de roman auquel on pense lorsqu’on le pose pour vaquer à ses occupations et qu’on a hâte de retrouver le soir en rentrant du travail.

Un vrai coup de cœur, il fera indéniablement partie de mes meilleures lectures de l’année.

Inutile de vous dire que vous allez entendre de nouveau parler de Leila Meacham dans très peu de temps sur mon blog et mes réseaux !

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