
Avant même d’ouvrir ce roman, je savais qu’il allait me plaire.
Si vous me suivez régulièrement ces dernières semaines, vous aurez constaté que je me suis prise de passion pour Leila Meacham. J’ai chroniqué il y a quelques temps Les roses de Somerset qui avait été un coup de foudre. Le roman que je vous présente cette fois, La plantation, a été écrit et publié par l’auteure après Les roses de Somerset, mais l’intrigue se déroule avant les événements que nous suivons dans Les Roses. Vous me suivez ? Bon… je dirais que peu importe l’ordre dans lequel vous lirez ces romans, tant que vous les lisez ! On peut dire que j’ai eu un gros coup de cœur pour cette formidable saga familiale en deux tomes !
Je vous parle aujourd’hui de La plantation, de Leila Meacham, publié aux éditions Charleston.
L’histoire (4ème de couverture)
Caroline du Sud, 1835.
Née dans une famille de riches propriétaires de plantation, Jessica Wyndham a toujours rejeté le rôle d’épouse parfaite qui lui était destiné. Mais son tempérament impétueux ainsi que ses opinions abolitionnistes ne plaisent pas à son père, l’autoritaire Carson Wyndham. Aussi, le jour où Jessica cache un esclave en fuite, c’en est trop : il décide de l’éloigner pour restaurer l’honneur de la famille, en la mariant au jeune Silas Toliver. Il offrira à ce dernier, qui vient de perdre son héritage, les fonds nécessaires pour réaliser son rêve d’établir une plantation au Texas, à condition qu’il emmène Jessica avec lui. Commence alors pour eux une nouvelle vie, qui sera marquée par la passion, la douleur, l’amour et la trahison…
Une ambiance qui prend toute la place
La plantation nous transporte dans le Texas du 19ème siècle, au cœur d’une plantation de coton qui devient, au fil des pages, bien plus qu’un décor : personnifié à son paroxysme, elle prend toute la plate dans le récit mais également dans la vie de certains de nos protagonistes qui lutteront contre vents et marées pour sauvegarder les récoltes et l’exploitation, allant jusqu’à prendre des décisions personnelles lourdes de conséquences et au détriment de leur vie personnelle et familiale. J’ai été complètement happée par les descriptions de la plantation, des paysages du sud des Etats-Unis qui font tant rêver la voyageuse que je suis. Quelle atmosphère dans l’écriture de Leila Meacham ! Et quelle capacité incroyable à nous propulser à des milliers de kilomètres, en nous faisant ressentir la chaleur moite de l’été étouffant du sud, à faire prendre vie les jolis champs recouverts de blanc lorsque le coton est en fleur. Cela rend le roman particulièrement immersif.
L’amour, au cœur du roman
La chanson dit « les histoires d’amour finissent mal en général », je dirais plutôt ici qu’elles sont diablement compliquées ! Ce sont des passions intenses, parfois destructrices, toujours impactées par les conventions sociales de l’époque ou le poids des secrets du passé.
Mais l’amour n’est-il pas plus fort que tout ? Plus fort que les différences entre deux personnes, plus fort que les conventions, plus fort l’ordre établi.
La place de la femme au sein de la société texane du 19ème siècle
Il n’est pas possible d’envisager un couple dans la fin du 19ème siècle comme à l’époque actuelle. Les femmes se doivent d’être des maîtresses de maison, des mères aimantes, elles doivent faire de la figuration et venir en appui à leur mari mais elles ne doivent pas bâtir, avoir une opinion sur un sujet aussi sensible que celui de l’esclavagisme et de son abolition sur ces terres ancestrales où l’exploitation humaine bat son plein.
Et s’il y a bien une chose dont notre héroïne Jessica se fiche royalement, ce sont des conventions. Farouchement opposée à la traite d’êtres humains ou au travail forcé, elle prendra tous les risques pour aller au bout de ses convictions quitte à se heurter à ses parents et à finir mariée, contrainte et forcée par le paternel qui entend sauver l’honneur familial en envoyant sa traîtresse de fille à l’autre du pays pour tenter d’étouffer le feu de ses revendications sociales. Elle devra également trouver un terrain d’entente à ce sujet avec son époux. Bien que Silas ait un côté plutôt humain par rapport à d’autres maîtres d’esclaves, il n’en reste pas moins un homme pro esclavagisme qui n’accepte pas qu’une esclave noire soit amie avec son épouse au lieu de « rester à sa place ».
Cette héroïne est l’une des plus puissantes de toutes les sagas familiales que j’ai pu découvrir pour l’instant. Loin d’être une personne butée, elle est une travailleuse acharnée, elle saura grandir avec celui qui lui a été imposé comme époux jusqu’à trouver un certain équilibre dans leur vie et dans leur place respective au sein du couple. Elle saura mettre en abnégation tout ce qu’elle est pour le soutenir, quitte à vivre dans le dénuement alors qu’elle avait vécu jusqu’alors dans l’opulence de la maison de ses parents. J’ai ressenti un attachement vraiment particulier à elle, et sa ténacité en fait sa grande force.
Le mot de la fin
La plantation et Les roses de Somerset sont une saga familiale d’une intensité rare. Si vous ne deviez lire que deux romans du genre cette année, ce sont ceux-là !
Je recommande plus que chaudement.